mardi 26 mars 2013

La bataille judiciaire contre l'augmentation du métro [Actu]

Cette une rappelle bigrement un disque
du groupe argentin Les Luthiers : Laxaton Cantata !
Je vous recommande cet album : à mourir de rire, en pastiche de musique classique.

Les Portègnes continuent à se battre avec tous les moyens à leur disposition contre la hausse démentielle du ticket de métro décidée par Mauricio Macri après qu'il avait enfin accepté de prendre en charge, comme la loi lui en fait obligation, la gestion du réseau souterrain de Buenos Aires. Mais il assume cette compétence territoriale en supprimant la subvention d'Etat qui était attachée au prix du billet comme c'est le cas pour tous les services publics : il y a une partie du coût d'exploitation qui est payé par l'entité publique et non pas par l'utilisateur en tant que tel, dans la santé, l'éducation, les transports, la culture... Avec cette suppression de l'aide publique, on se demande d'ailleurs où passe l'argent des impôts locaux qu'il a régulièrement augmentés tous les ans depuis qu'il est Chef de gouvernement de la Ville. Pourtant, il n'y a jamais d'argent dans les caisses pour subvenir à la bonne marche quotidienne de la ville, des quartiers, des théâtres, des radios, le chauffage des écoles et des hôpitaux l'hiver, l'éclairage des monuments la nuit... Et après il s'étonne qu'on le soupçonne de corruption !

Le prix est donc maintenant, officiellement, de 3,5 $ (à peu près le prix d'un sandwich).

Un certain nombre d'acteurs politiques ont donc déposé des recours devant la justice de Buenos Aires, parlementaires locaux, voire élus nationaux, et associations de défense des contribuables (ou usagers des services publics).

Et la justice leur donne régulièrement raison, exigeant du Gouvernement portègne qu'il justifie cette augmentation démentielle. Ce qu'il ne fait pas, comme à son habitude.

Le juge Pablo Mantaras a donc maintenu hier la mesure conservatoire de gel du prix du ticket de métro à son montant antérieur, au lieu des 3,5 $ qui devaient entrer en vigueur mercredi dernier, en estimant que les explications fournies par le Gouvernement n'étaient pas satisfaisantes. La Vice Chef de Gouvernement, qui suit les traces de Macri, vient de traiter cette décision de justice de démagogique (en Argentine, il est très fréquent de voir contester publiquement une décision de justice, y compris par un élu au pouvoir, ce qui ferait un scandale monstrueux en Europe, comme on l'a vu en Italie avec les rodomontades de Berlusconi) et elle a annoncé que la Ville allait faire appel...

On n'est pas sorti de l'auberge !

Pour en savoir plus :
vous pouvez remonter l'histoire abracadabrante de cette gestion du métro qui a été le feuilleton politique de l'été en cliquant sur le mot-clé Subte dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Vous pouvez aussi lire l'article paru ce matin dans Página/12 (opposition à Macri).